Les universités publiques du Togo ont bénéficié de deux conférences sur le processus de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+). La conférence à l’université de Lomé s’est tenue le lundi 27 février 2017 et celle à l’université de Kara le mercredi 1er mars 2017. Selon le Coordonnateur National REDD+ Hèmou ASSI, « les universités sont de hauts lieux du savoir. Elles ont donc un rôle important à jouer en matière de productions de données et statistiques essentielles à la conduite du processus REDD+ ». « L’objectif de ce ces conférences est donc d’informer le monde universitaire du démarrage du processus REDD+ et échanger avec ces acteurs sur le rôle de la recherche scientifique dans la conduite du processus au Togo », a poursuivi M. ASSI.
La cérémonie d’ouverture de la conférence à l’université de Lomé a été présidée par le 1er Vice-Président de cette institution, Professeur BATAWILA Komlan. Dans son intervention M. BATAWILA a remercié la Coordination Nationale REDD+ pour l’initiative de cette conférence. Le 1er Vice-Président a relevé plusieurs avantages de la REDD+ avant d’inviter les acteurs du monde universitaire à s’approprier ce processus. « Vous êtes les garants de la transmission, de l’éclosion et de la perpétuation du savoir. Je souhaite que ce savoir soit mis au service du processus REDD+ pour lui assurer une réussite parfaite » a conclut M. BATAWILA. A l’université de Kara, c’est le Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLESH), le Professeur Assogba GUEZERE qui a présidé la conférence.
Au cours de ces conférences, les enseignants-chercheurs et étudiants des deux universités ont eu droit à trois présentations sur le processus REDD+, ses objectifs, avantages, défis et opportunités, sur l’état d’avancement du processus au Togo et sur le rôle de la recherche scientifique dans la conduite du processus REDD+ au Togo. Dans sa présentation générale du processus REDD+, le Professeur Jürgen BLASER, Assistant Technique International, a expliqué le système climatique mondiale, le phénomène de l’effet de serre et les conditions environnementales passées sur la terre, notamment les grandes fluctuations de la température des cent dernières années, le rôle central de la forêt dans la lutte contre les changements climatiques, ainsi que les options de la politique climatique. Selon Professeur BLASER, « la concentration des gaz à effet de serre, comme le CO2, a augmenté dans l’atmosphère significativement dans les derniers 100 ans et est responsable du réchauffement climatique. Ceci est dû à l’activité humaine ». « La REDD+ apparaît donc comme une solution aussi bien d’adaptation que d’atténuation des changements climatiques », a ajouté Professeur BLASER.
La seconde présentation s’est appesantie sur le contexte, les objectifs, les composantes, les organes de gestion, les parties prenantes, la méthodologie de mise en œuvre ainsi que les sources de financement du processus de préparation à la REDD+ au Togo. Le Coordonnateur National REDD+, M. Hèmou ASSI a dans cette présentation fait le point de l’état d’avancement du processus au Togo pour les six composantes du processus à savoir, l’organisation et la consultation (composante 1), la préparation de la stratégie nationale REDD+ (composante 2), l’élaboration d’un niveau de référence national pour les forêts (composante 3), la conception de systèmes nationaux de suivi forestier et d’information sur les garanties (composante 4), le calendrier et le budget (composante 5) ainsi que la mise en place d’un système de suivi-évaluation du programme (composante 6).
La troisième présentation a été faite par Dr. ADJONOU Kossi et Professeur DOURMA Marra de la Faculté des Sciences de l’université de Lomé. Cette présentation a porté sur le rôle de la recherche scientifique dans la conduite du processus REDD+. Selon les orateurs, « la recherche scientifique doit aider à fournir des données scientifiques utiles pour la mise en œuvre de la REED+ à travers la collecte des données, l’élaboration de méthodologies appropriées, le suivi-évaluation de la mise en œuvre du processus et de son impact socio-économique ». La présentation a aussi permis aux enseignants-chercheurs et aux étudiants d’échanger sur les réponses que la recherche scientifique peut apporter au processus REDD+, sur les opportunités et faiblesses du processus REDD+ au Togo, ainsi que sur les pistes de recherche dans le cadre de la REDD+ au Togo.
A la fin de ces présentations, les discussions entre les étudiants, les enseignants-chercheurs et la délégation de la Coordination Nationale ont porté entre autres sur le taux élevé de déforestation au Togo, les garanties de succès du processus REDD+, la responsabilité des plus grands pollueurs de la planète face aux changements climatiques, l’opérationnalisation de la Commission Nationale de Développement Durable (CNDD), les autres réformes institutionnelles à opérer pour la mise en œuvre de la REDD+, la problématique de l’utilisation du bois-énergie au Togo, le problème foncier a et le rôle de la recherche scientifique dans la conduite du processus. Ces débats ont permis aux étudiants et enseignant-chercheurs d’identifier des thématiques pour des recherches futures permettant de contribuer à la mise en œuvre du processus REDD+.
Il est à rappeler que ces conférences s’inscrivent dans le cadre de la campagne d’information et de dialogue initial initiée par la Coordination Nationale REDD+ à l’endroit de l’ensemble des parties prenantes au processus REDD+.
Blaise ATAKOUNA
Responsable IEC
Coordination Nationale REDD+